Edito Journal n°5

Rentré en zone de turbulence, notre secteur n’échappe pas à cette crise du logement neuf, annoncée depuis quelques mois par la chute brutale des commandes de logements en individuel et en collectif.

Bien que cette crise touche d’abord et surtout l’amont de la filière (la promotion immobilière, les aménageurs mais aussi les constructeurs de maisons individuelles), nos entreprises en ressentent déjà les effets avec des chantiers retardés, annulés ce qui pèse in fine sur la trésorerie.

Dans ce contexte, le marché de la rénovation, toujours dynamique en Bretagne, pourrait s’apparenter à une valeur refuge malgré la chute de 85 % des demandes de dossiers MaPrimRenov’ sur le premier trimestre au niveau national.

J’avais eu l’occasion d’alerter les pouvoirs publics sur ce point lors des Assises du Logement de février dernier, notamment le Préfet et le Président de Région. Depuis, nous avons décidé de relancer une campagne de communication régionale pour inciter les particuliers à solliciter les entreprises locales. Ils pourront bénéficier du coup de pouce de MaPrimRenov’ sur les mono-gestes de rénovation, de nouveau effectif depuis le 15 mai.

Je vous invite donc à découvrir notre cahier spécial sur la rénovation énergétique avec de nombreux témoignages.

Néanmoins, je tiens à rappeler fermement que la rénovation ne compense pas la chute du logement neuf. Or, avec la barre symbolique des 100 000 demandes de logements sociaux en Bretagne, le sujet du logement reste la première préoccupation de notre secteur et un vrai problème de société.

C’est pour cette raison que l’Alliance pour le Logement, que nous portons avec nos partenaires bretons (promoteurs, architectes, bailleurs sociaux, notaires…), a l’ambition de faire des propositions pour développer le logement des salariés. C’est un sujet important dans une région qui cherche à recruter dans de nombreux secteurs d’activité au regard des enjeux de réindustrialisation.

Sur l’emploi, l’action de nos chargés de missions ne faiblit pas : les 10 070 projets de recrutement restent à un niveau élevé dont près de 80 % sont jugés difficiles. Nos CFA sont quasiment pleins avec des perspectives de rentrée positives. Mais nous devons rester vigilants et maintenir nos efforts de formation. C’est précisément quand l’activité se réduit qu’il faut former !

Notre offre de formation va se renforcer dans le centre Bretagne avec le pôle de Loudéac, où seront dispensées des formations continues autour de la transition écologique. Au-delà de l’enjeu territorial, c’est aussi un enjeu majeur de répondre à des nouveaux marchés comme le photovoltaïque.

L’avenir de la profession c’est aussi l’innovation : l’innovation pour répondre aux enjeux de décarbonation, repenser nos modes constructifs, renforcer notre compétitivité. Dès la rentrée prochaine, un chargé de mission innovation renforcera notre équipe régionale pour vous accompagner. C’est une ambition forte au service de la transformation de notre filière.

Je vous souhaite, en dépit d’un contexte politique inédit, un bel été avant de vous retrouver pour une rentrée pleine de nouveaux challenges.

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